Saint-François
Rosalie RAMALINGON, une militante culturelle
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Depuis presqu’une dizaine d’années, l’association K’ribeans Mudra met en scène des spectacles qui retracent l’histoire de la Guadeloupe, à travers ses différentes composantes. A l’origine, l’association devait permettre à des jeunes de différents horizons, de se rencontrer et d’échanger autour de la culture indoguadeloupéenne. Depuis, elle a fait du chemin et a déjà à son actif bon nombre d’événements, parmi lesquels le « Bollywood Show », un spectacle qui s’inspire des comédies musicales indiennes. L’association a également introduit le Bollywood dans le Carnaval Guadeloupéen et, avec d’autres, elle est aussi à l’initiative de l’élection de « Miss Sari ». Mais la récente grande fierté de Rosalie, c’est la participation des jeunes de son association au Salon International du Tourisme à Montréal, pour y représenter l’archipel de Guadeloupe.
« Notre moteur dans cette démarche culturelle, c’est que quelles que soient nos origines ou nos différences, nos sommes tous des Guadeloupéens. Nous devons connaître notre histoire et la transmettre et pour cela, nous avons choisis la danse », confie Rosalie RAMALINGON.
Avant de devenir présidente de K’ribeans Mudra, elle a été danseuse, puis chorégraphe. Sa rencontre avec la danse, et singulièrement la danse indienne, remonte à sa tendre enfance. Depuis toute petite, elle a baigné dans l’hindouisme et était bercée par le son des « talons » et du « matalon » qui rythmaient les danses traditionnelles exécutées après les cérémonies, au moment des « Valsè ». C’est de là que lui vient sa passion pour la danse traditionnelle indienne qui l’a amené, par la suite, à découvrir le Bollywood. Comme beaucoup, c’est à travers le mélodrame indien « Devdas » que Rosalie découvre ces chorégraphies qui s’inspirent des danses folkloriques indiennes et des danses modernes occidentales.
Une enfance difficile qui a construit sa personnalité
Cette mère quadragénaire, est née dans une famille modeste. Des agriculteurs, ceux-là qui « retournent la terre pour nourrir leurs compatriotes », selon les mots de Rosalie. Quand elle évoque ses parents et leur métier, c’est avec fierté qu’elle le fait, malgré les difficultés traversées au cours de son enfance. La résidence née de ces années de difficultés, elle l’a transmise à sa fille de 20 ans, Sarah KICHNASSAMY, étudiante à Sciences Po Paris, mais également danseuse et chorégraphe de K’ribeans Mudra. Si la jeune fille était consciente de sa différence de statut social d’avec ses camarades, mais ses origines modestes n’ont pas été un frein à sa réussite.
Actrice culturelle, mais aussi actrice économique du territoire
Si Rosalie RAMALINGON est connue pour les spectacles qu’elle met en place avec K’ribeans Mudra, elle est aussi un acteur (une actrice) économique dans sa ville. Au quotidien, loin des planches, elle exerce ses autres talents dans la boutique « Lynx Optique » de Saint- François. Une activité d’opticienne qui lui permet d’être en contact avec la population. « Je rencontre beaucoup de monde. C’est un métier qui touche à la santé, à l’esthétique et à l’être humain, dans sa personne. On apporte des solutions aux personnes qui viennent nous voir. Rendre la vue aux gens, c’est merveilleux », dira Rosalie. Ses clients prennent aussi plaisir à se faire équiper par celle qui, au travers de ses activités associatives, prône l’ouverture aux autres et l’acceptation de la diversité culturelle.
« La Guadeloupe est une terre de diversité culturelle et ce n’est pas un défaut. Quelles que soient nos origines, nous avons de belles choses à faire ensemble ».
C’est ce message que Rosalie RAMALINGON s’applique à faire passer autour d’elle.